



Activité 2
Création de livres numériques
La création de livres numériques au préscolaire est une activité qui demande du temps et de l’investissement auprès des élèves qui n’ont pour la majorité jamais participer à l’élaboration d’un tel projet. Dans cette ligne de pensée, il est donc primordial de penser à faire ce projet sur une longue période de temps. Voici donc les étapes proposées ainsi que toutes les activités incluses pour mener au résultat final souhaité:
Étapes du projet
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Explications et discussion en classe de sujets qui intéressent les élèves puis vote pour garder les sujets les plus appréciés.
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Exploration d’albums et de documentaires concernant les sujets choisis (en vue de choisir le sujet qui leur plaît davantage pour réaliser le travail)
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Inscription des élèves dans l’un des sujets choisis (former des équipes de 4 élèves par thème).
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Activités sur le développement du récit narratif et ses composantes :
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Présentation des éléments du schéma à l’aide d’affiches et de pictogrammes ( situation initiale, problème, solutions, fin / qui, où, quand, quoi ).
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Présentation d’une histoire séquentielle en quatre temps en associant les éléments du schéma.
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Reconstruction d’une histoire séquentielle en quatre temps en équipe de deux élèves et correction en groupe.
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Lecture d’une histoire interactive en groupe en y insérant les éléments appris du schéma narratif.
5. Élaboration de chacune des histoires sous forme de dictée à l’adulte. En équipe, les élèves doivent inventer une histoire concernant le thème choisi la semaine précédente, que l’enseignant(e) note à l’ordinateur. Ils doivent donc donner leurs idées, se consulter et choisir la version finale qui sera écrite.
**NB. Cette étape peut se faire une équipe à la fois durant la période de jeux libres, par exemple à raison d’une fois ce permet à l’enseignant de consacrer son temps et son aide de façon pertinente et individualisée.
6. Distributions des tâches pour la réalisation du livre lors des prochaines périodes :(Un élève qui rédige certaines parties de l’histoire (phrases trouées), au moins deux élèves qui réalisent les dessins, un élève qui enregistre sa voix pour la version numérique et qui découpe les feuilles modèles à coller dans le livre et un élève (qui aura fait des dessins) qui présentera le résultat final à la classe).
7. Réalisation du livre version papier : Travail avec l’élève qui rédige les phrases trouées dans l’histoire à l’aide des mots-étiquettes et avec les élèves responsables de la création des dessins en lien avec le texte.
8. Assemblage du livre version papier : L’élève responsable de cette partie assemble le texte et les images pour former le livre ( assisté de l’enseignant ).
10. Enregistrement de la voix : L’élève qui en est responsable devra enregistrer sa voix avec l’enseignant en racontant l’histoire à l’aide d’une application mobile (ex: dictaphone).
11. Report du livre sous version numérique : L’enseignant doit à cette étape, prendre chacun des livres et assembler les images, le texte et la voix de l’élève pour construire les livres de façon numérique. Cette étape se fait sans l’aide des élèves, à l’aide d’un logiciel de montage (par exemple, imovie).
12. Présentation orale par l’élève responsable de cette partie du projet. À ce moment toute l’équipe peut se joindre à lui à l’avant pour effectuer la présentation.
13. Ajout des livres version papier créés par les élèves à la bibliothèque de classe et des livres version numérique sur les tablettes électroniques de la classe (ce qui permet aux élèves de regarder et écouter les livres créés par leur classe lors des périodes de lecture). Il est aussi intéressant de faire des copies sur CD des livres numériques afin de les envoyer à la maison et de présenter ce projet aux parents.
14. Autoévaluation des élèves en ce qui concerne l’entièreté du projet (participation et intérêt).
Les résultats observés suite à ce projet:
Tout d’abord, lorsque ce projet a été présenté aux élèves de préscolaire, ils ont immédiatement été enchantés par le fait de créer un livre à partir d’un thème qu’ils chérissent. Plusieurs d’entre eux participaient activement à la discussion initiale en donnant des idées de thèmes et même déjà des idées d’histoire. Certains mentionnaient aussi leur intérêt pour l’écriture de quelques mots. Toutefois, avant de commencer un projet d’une telle envergure, il était inévitable d’aborder avec les élèves les concepts principaux du schéma du récit puisqu’ils allaient devoir en tenir compte durant la création de leur histoire. Ces concepts qui n’avaient jamais été vus auparavant pour la grande majorité furent facilement assimilables grâce aux affiches et pictogrammes présentés lors des explications. De plus, les quelques activités initiales concernant le schéma du récit ont permis aux élèves de comprendre les étapes principales du déroulement de l'histoire et cela s’est fait ressentir lors des écritures. En ce qui concerne le choix des thèmes, puisqu’ils venaient directement des intérêts des élèves, il n’était pas rare de les voir fouiller et explorer les différents albums et documentaires de la classe, par eux même. De ce fait, leur intérêt pour la littérature jeunesse augmentait de plus en plus. Une fois le choix des thèmes fait, le moment du travail en équipe pour la dictée à l’adulte fut extrêmement rapide et efficace. Les élèves qui avaient bien compris les étapes du schéma et qui avaient exploré la littérature concernant leur sujet arrivaient avec une foule d’idées qui s’enchainaient. D’ailleurs, le travail en équipe de quatre, qui a permis à chacun de donner ses idées et d’améliorer l’histoire contribuait fortement à la motivation des élèves pour le projet. Aussi, la répartition des tâches selon les forces et les intérêts fut gagnante auprès des élèves. Ceux qui voulaient écrire pouvaient le faire à l’aide des mots étiquettes créés par l’enseignante, ceux qui voulaient faire les dessins étaient assistés de l’enseignante qui leur faisait la lecture du passage qu’ils avaient à illustrer et celui qui enregistrait sa voix était motivé par le fait que tous les autres élèves allaient l’entendre lire l’histoire. Le fait d’attribuer les tâches et de les adapter selon les capacités de chaque élève permettait à tous de se sentir inclus dans le projet et d’y participer avec enthousiasme. En final, la motivation et l’intérêt pour ce projet ce sont d’autant plus manifestés lors de la présentation des livres numériques de chaque équipe au reste de la classe ainsi qu’aux autres classes de préscolaire de l’école. Les élèves étaient très fiers de présenter un projet qui parlait de leurs intérêts, qui était écrit, dessiné, raconté et présenté par les membres de leur équipe. Effectivement, lors du moment de l’autoévaluation 19 élèves sur 19 ont encerclé le pictogramme qui représentait l’intérêt le plus marqué pour ce projet.
Mireille Bourque