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Les stratégies

Partir des intérêts des élèves (FREINET)

 

La première stratégie à prendre en compte est certainement celle de partir des centres d’intérêts des élèves pour construire des situations d’apprentissages signifiantes pour eux. Cette stratégie applicable à tous les cycles du primaire se développe grâce à une bonne connaissance de ses élèves. En effet, en tant qu’enseignant, il est important d’apprendre à connaitre son groupe-classe, à s’informer des sujets qui passionnent la majorité des élèves et à tirer profit de ses informations pour bâtir des projets intéressants et motivants pour les élèves. Par exemple, la lecture d’albums jeunesse sur des thèmes que les élèves affectionnent viendra grandement susciter leur intérêt et leur imagination. En partant de ce concept, l’enseignant peut construire une foule de projets en y incluant même l’écriture. « L’apprenti scripteur a en effet besoin de libres choix. Tout scripteur, dès la maternelle doit utiliser l’écriture comme moyen de former et d’exprimer ses propres idées, ses champs d’intérêt et de ses préoccupations» (Langevin, 1995). 

Impliquer les élèves dans les démarches d’écriture (apprentissage actif)

 

Au préscolaire, il est évident que les élèves n’en sont qu’à leur début en ce qui concerne la lecture et l’écriture, c’est pourquoi l’enseignante doit, en plus de modéliser les apprentissages, faire participer les élèves aux tâches de lecture et d’écriture, aussi minime que soit la tâche. En s’impliquant dans le travail, les élèves développent leur intérêt face à la tâche et ce, d’autant plus s’ils vivent des réussites et qu’ils sont valorisés dans l’exécution de cette tâche. Par exemple, le concept de la dictée à l’adulte est un moyen intéressant pour faire participer les élèves à une tâche d’écriture. Les élèves créent leur histoire et la racontent à l’enseignante qui inscrit les idées des élèves tout en faisant des reformulations et des modelages dans le but d’enrichir le vocabulaire des élèves. Par ce fait, les élèves se trouvent au coeur de leurs apprentissages et peuvent se permettre de laisser leur imagination aller dans tous les sens n’étant pas restreints par certaines consignes propres à l’écriture. En effet, « un environnement pédagogique stimulant conduit l’élève à aimer écrire et à concevoir l’écriture comme une activité gratifiante plutôt qu’une activité scolaire. La classe peut ainsi devenir une véritable communauté écrivante où chacun et chacune s’engagent dans des projets d’écriture.» (Simard, 1995).

Adapter la tâche au développement de l’élève 

Les enfants qui entrent au préscolaire ne sont pas tous au même niveau en ce qui concerne l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Certains se sont déjà exercés à la maison avec leurs parents ou même en service de garde et entre à l’école avec l’idée de poursuivre leurs apprentissages pour devenir des scripteurs et des lecteurs tandis que d’autres qui n’ont pas ou très peu été sollicités à ses apprentissages ne voient pas encore l’intérêt de faire de tels apprentissages et privilégient le jeu. Ceci étant dit, l’enseignant(e) de préscolaire doit donc tenir compte du passé de chacun en ce qui concerne ces apprentissages et doit aussi tenir compte du fait que les élèves n’ont pas le même sentiment du désir d’apprendre  à lire et à écrire en entrant au préscolaire. Durant les activités que l’enseignant(e) conçoit il/elle doit donc adapter la tâche demandée selon le développement de chaque élève. En adaptant les situations d’apprentissages au rythme de ses élèves, ils seront par le fait même incité à fournir les efforts en lien avec ce qui leur est demandé. Si l’on donne une tâche trop ardue à un élève qui ne fait que commencer son apprentissage des lettres et des sons, il pourra très vite se décourager et voir la tâche comme quelque chose d’irréalisable pour lui, de long et de contraignant. Il préfèrera donc le jeu aux apprentissages et il sera de plus en plus difficile de lui demander de se concentrer sur une telle tâche plutôt que sur un jeu dans lequel il se sent valorisé et épanoui. La différenciation et le respect du rythme d’apprentissage de chacun est donc un élément clé du développement de la motivation à la lecture et à l’écriture au préscolaire. En effet, comme le mentionne Vygotsky avec la théorie de la zone proximale du développement qui se définit comme étant : «la zone où l’élève, à l’aide de ressources, est capable d’exécuter une tâche. Une tâche qui s’inscrit dans la ZPD permet à l’élève en apprentissage de se mobiliser, car il sent le défi réaliste », la tâche à laquelle l’enfant s’adonne doit être réalisable dans la mesure où il ne se sentira pas incapable de faire la tâche demandée. C’est pourquoi il explique qu’ « afin de permettre aux élèves de se situer dans la ZPD, il pourrait être nécessaire pour l’enseignant de différencier les contenus, les structures, les processus et les productions pour éviter que des élèves se retrouvent soit en zone de rupture (trop difficile = non-mobilisation), soit en zone d’autonomie (trop facile = pas d’apprentissage). L’enseignant doit donc proposer à l’élève des situations d’apprentissage diversifiées qui visent sa zone proximale de développement. Ainsi, il lui sera possible de poursuivre le développement de ses compétences en mettant à profit ses connaissances antérieures, le soutien de l’enseignant et l’interaction avec ses pairs ».

Offrir des contextes pédagogiques variés

 

« Offrir des contextes pédagogiques variés et fonctionnels peuvent soutenir les activités d’écriture provisoire: écrire une carte, une brève histoire sous un dessin, utiliser l’écriture dans un scénario de jeu symbolique, par exemple la liste d’épicerie et la facture, le menu du restaurant, la commande des clients au restaurant, une ordonnance du médecin, etc. C’est à l’intérieur de ces contextes fonctionnels que l’enseignant peut soutenir l’activité constructive de chaque enfant, et ce, en fonction du niveau de chacun » (Makdissi, 2012). En effet, durant nos stages nous avons pu observer que l’intérêt des élèves pour l’écriture se développe au fur et à mesure qu’ils l’utilisent dans divers contextes. De plus, puisque ces contextes sont souvent reliés au jeu, les élèves ne voient pas le développement de l’écriture comme une tâche. Ils associent ces gestes à des comportements adultes qu’ils veulent reproduire par modélisation, dans les jeux où ils se donnent des rôles significatifs. Ces petites entrées dans l’écriture donneront le gout à plusieurs d’écrire de « vrais mots » et de choisir des activités dans lesquelles ils pourront s’exercer à en écrire. Voilà pourquoi il est important d’offrir aux élèves du préscolaire des contextes d’écriture variés pour leur permettre de s’éveiller au monde de l’écriture.

Développer le sentiment de valorisation 

Le développement de l’estime de soi est un aspect important dans le parcours scolaire de l’enfant. Vivre des réussites et recevoir du renforcement positif pour ses efforts contribueront au développement de son sentiment de compétence et par le fait même valoriseront ses apprentissages quant à la lecture et l’écriture. Il est donc important pour l’enseignant(e) de valoriser l’élève dans le développement de son intérêt pour la lecture et l’écriture. Les enfants d’âge préscolaire ont un réel besoin de reconnaissance et de plaire à l’adulte. Pour eux c’est en quelque sorte une motivation extrinsèque qui pourra se développer en motivation intrinsèque au fil du temps. Plus l’enfant sera valorisé dans ses apprentissages et ses réussites, plus il aura le gout de poursuivre de déployer les efforts nécessaires en ce qui concerne l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. À ce sujet, « l’enseignante profite de toutes les occasions pour valoriser le jeune scripteur qui manque d’assurance, en lisant par exemple ses textes aux autres [...] ou en l’encourageant à venir lire un de ses textes devant la classe » (Simard, 1995). En effet, le fait de montrer aux autres élèves de la classe le résultat final d’un projet permet aux élèves de se sentir valorisés et leur permet par le fait même de développer leur estime de soi quant à leurs apprentissages. En vivant de telles réussites et en étant fiers de ce qu’ils ont fait, les élèves ont le gout de revivre des situations semblables qui leur apporte un sentiment de satisfaction. C’est ainsi que la motivation se développe et s’installe petit à petit.

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